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Mes contes de fées

Les trois princesses et le dragon, première partie

Publié le 10 Juillet 2016 par BengiBerte in princesses, dragons, amitié, féminisme, frères et soeurs, un de mes contes

Les trois princesses et le dragon, première partie

Il était une fois un roi et une reine qui vivaient dans un lointain pays. Ce roi et cette reine souhaitaient avoir un fils mais ce fut une fille qui leur vint au monde.

- Ce n’est pas grave ! dirent-ils. L’enfant suivant sera un garçon !

La reine se trouva à nouveau enceinte et mit au monde une deuxième fille. Le roi s’énerva.

- Oh, non ! dit-il. Il nous faut un garçon pour monter sur le trône un jour ! Pas une fille !

Un troisième enfant leur vint au monde et ce fut encore une fille. Alors le roi et la reine n’eurent plus d’enfants et élevèrent leurs filles comme des filles, c’est-à-dire qu’elles devaient apprendre à cuisiner, à coudre, à rester assises et à se taire. L’aînée, Rose, était très sérieuse et voulait toujours donner l’exemple. La deuxième, Violette était gentille et discrète. La troisième, Eglantine, était un vrai boute-en-train.

Quand Rose eut dix-huit ans, un dragon s’installa dans une grotte non loin du palais royal. Quiconque essayait d’entrer dans la grotte était brûlé vif. Le roi fit alors annoncer qu’il donnerait sa fille aînée en mariage au premier qui parviendrait à tuer ce dragon. En entendant cela, Rose fut horrifiée.

- Mon père, lui dit-elle, je vous aime de tout mon cœur mais je vous demande de retirer cette parole. Je ne veux pas épouser le premier homme qui tuera ce dragon. Qu’arrivera-t-il s’il s’agit d’une mauvaise personne ?

- Il me faut un héritier pour régner sur ce royaume, répondit son père. Le premier qui tuera ce dragon aura cet honneur.

- Justement, insista Rose. Si j’épouse un bon à rien, il deviendra forcément un roi bon à rien, non ?

- Eh bien, dans ce cas, je lèguerai le royaume à l’époux d’une de tes sœurs.

Rose n’insista pas et alla pleurer dans sa chambre. Violette et Eglantine allèrent la consoler. Elles parlèrent et pleurèrent longtemps dans la nuit.

Le lendemain, Violette eut une idée. Elle se rendit en cachette dans la cuisine et confectionna une tarte aux fraises. Ensuite, elle se rendit près de la grotte sans se rendre compte qu’Eglantine la suivait. Elle ne la remarqua que quand elle se trouva tout près.

- Eglantine ! s’écria-t-elle. Que fais-tu donc ici ? Ne sais-tu donc pas que nous n’avons pas le droit de sortir seules ?

- J’allais te poser la même question, répondit Eglantine. Qu’es-tu venue faire ici ?

- Eh bien, je guette la personne qui va tuer ce dragon. Quand il l’aura fait, je vais le supplier de me demander en mariage au lieu d’épouser Rose, et je lui donnerai ce gâteau pour lui montrer que je serai une bonne épouse. Comme ça, Rose sera libre.

- Tu veux faire ça ? s’étonna Eglantine. Voyons, je sais que tu n’as pas envie de te marier !

- Oui, concéda Violette. Je n’en ai pas du tout envie mais Rose non plus n’a pas envie de se marier, en tout cas pas avec n’importe qui. Que faire ?

- Je ne sais pas, avoua Eglantine, mais j’aimerais bien un petit morceau de ton gâteau.

Elle le regarda pensivement et une idée germa dans sa tête. Elle s’approcha à pas lents de la caverne et s’écria :

- Monsieur le dragon ! Bonjour !

Violette l’attrapa par le bras, horrifiée, et voulut s’enfuir avec elle car elle avait très peur du dragon. Toute aussi effrayée, Eglantine se dégagea resta sur place car elle voulait à tout prix essayer cette idée.

- Monsieur le dragon ! répéta-t-elle. Bonjour ! J’ai là une tarte aux fraises que ma sœur a préparée de ses mains ! C’est le gâteau qu’elle cuisine le mieux ! On aimerait vous demander de quitter le royaume. Si vous partez, cette tarte est pour vous !

Violette posa le gâteau à l’entrée de la grotte et les deux sœurs reculèrent. Un long moment s’écoula, puis une énorme griffe noire sortit de la grotte et happa la tarte aux fraises. Ensuite une énorme voix retentit :

- C’est très gentil, Méziouf, mais les dragons comme moi ne mangent pas de gâteau. La pâte sablée nous rend malades.

- Alors que vous plairait-il de manger ? demanda Violette.

- Ces fraises sont excellentes, répondit le dragon, mais ce que je préfère, ce sont les feuilles de chêne.

- Eh bien, nous allons vous chercher des feuilles de chêne ! s’écria Eglantine.

Sur ce, les deux sœurs s’échappèrent dans la forêt et ramassèrent des dizaines de feuilles avant de revenir à la grotte. Elles se tenaient à l’entrée et n’osaient pas s’approcher.

- Entrez ! cria la voix. Apportez-moi ces feuilles, j’ai faim !

Les princesses entrèrent. Un énorme dragon noir couvert d’écailles se trouvait allongé tout le long de la grotte et les fixait de ses yeux rouges.

- Voici vos feuilles ! annonça Eglantine. Allez-vous partir d’ici, maintenant ?

- Je ne peux pas ! répondit le dragon. Mes œufs viennent tout juste d’éclore. Je ne peux pas partir maintenant et abandonner mes petits !

- Alors c’est pour cela que vous attaquez les gens qui s’approchent ! s’écria Violette. Vous faites cela pour protéger vos enfants !

- Evidemment ! s’écria la dragonne. Me preniez-vous pour une méchante créature ?

Les princesses baissèrent les yeux, gênées. On leur avait toujours dit que les dragons étaient tous méchants et voilà qu’elles étaient obligées de changer d’avis. Un bébé dragon s’échappa de sous sa mère et s’approcha des deux sœurs.

- Quel joli bébé ! s’écria Violette. Comme vous devez être inquiète !

- Je le suis, répondit la mère. J’ai là sept bébés que je n’abandonnerai jamais. J’aimerais les transporter dans une autre grotte mais je ne peux les déplacer qu’un par un et je ne veux pas les laisser sans surveillance.

- Alors on va vous aider ! décida Eglantine. On va rentrer chez nous et dire à tout le monde que vous êtes gentille. Plus personne n’essaiera de vous tuer et mes sœurs et moi n’auront pas à nous marier avec le premier venu ! Viens, Violette !

A suivre...

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