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Mes contes de fées

La Belle au bois Dormant, ma version

Publié le 6 Juin 2016 par BengiBerte in féminisme, fées, ambition, amitié, un de mes contes, consentement

La Belle au bois Dormant, ma version

Oui, j’ai aussi envie d’écrire une version féministe de ce conte de fées. Pourquoi pas ?

Il était une fois un roi et une reine qui vivaient dans un lointain pays. Un jour, une fille leur vint au monde. Enchantés, la reine et le roi voulurent organiser une grande fête et inviter toutes les fées du royaume. Malheureusement, il y en avait huit et personne ne connaissait l’adresse de la huitième, la fée des montagnes. Le roi et la reine cherchèrent et demandèrent partout mais personne ne savait où elle habitait. Finalement, ils firent installer huit couverts à la table des fées et convièrent les sept fées dont ils connaissaient l’adresse.

La fête commença. Tout le monde s’amusa tandis que le bébé gazouillait dans son berceau. Enfin, les fées s’approchèrent pour faire chacune un cadeau à la petite fille, comme c’était l’usage à l’époque.

- Petite princesse, dit la première, je te fais don du courage !

- Petite princesse, dit la deuxième, je te fais don du sens de l’humour !

Les autres fées défilèrent et la princesse reçut en cadeau l’intelligence, la sensibilité, la bonté et la persévérance. Mais au moment où la septième fée allait faire son cadeau, la porte s’ouvrit en grand et une voix retentit :

- Et pourquoi personne ne m’a invitée, moi ?!!

C’était la huitième fée, qui s’avançait furieuse. La reine et le roi voulurent protester mais la fée, qui avait tendance à parler trop vite, s’écria :

- Quand la princesse aura vingt ans, elle se cognera la tête et elle en mourra !

- Mais on n’a pas oublié de t’inviter ! s’écria l’aînée des fées. Regarde, ton couvert est là. On ne savait pas où envoyer l’invitation, c’est tout !

La fée des montagnes rougit jusqu’aux oreilles, mortifiée.

- Oh, je suis désolée, dit-elle. Le problème avec les cadeaux de fée, c’est qu’on ne peut pas les retirer une fois qu’on les a donnés. Tout ce que je peux vous conseiller, c’est de tenir la tête de cette demoiselle éloignée des endroits durs, d’accord ? Allez, donnez-lui ses autres cadeaux.

La septième fée soupira profondément.

- Il lui faut un cadeau qui l’empêchera de se cogner la tête, murmura-t-elle. Oh, je sais ! Petite princesse, je te donne la créativité. Tu seras tellement créative que tu trouveras des solutions à tout. Bon, on mange, maintenant ? J’ai faim !

Tout le monde se mit à table et la fête se termina dans une relative bonne humeur.

Ooo

Les années passèrent. La reine et le roi regardèrent grandir leur petite fille qui était très courageuse, très drôle, très intelligente, très sensible, très gentille, très persévérante et très créative. Ils ne lui parlèrent jamais du cadeau empoisonné de la méchante fée parce qu’ils ne voulaient pas l’effrayer. La princesse alla à l’école et se découvrit une passion pour la biologie. Après le bac, elle décida d’aller étudier à l’université, à quelques villes de là.

Ses parents le lui interdirent. La princesse n’avait pas encore vingt ans, c’est vrai, mais ils pensaient qu’elle les aurait tôt ou tard. Ils craignaient qu’elle fasse une chute dans sa nouvelle école, qu’elle se cogne la tête et qu’elle meure. C’est ainsi qu’ils la firent enfermer dans une chambre entièrement tapissée de matelas.

Furieuse, la princesse protesta jour et nuit. Elle finit par arracher les ressorts de son lit pour crocheter la porte et sortir, après quoi elle demanda à ses parents de quoi il retournait. Le roi et la reine finirent par lui parler de la malédiction de la fée des montagnes et la princesse les écouta pensivement.

- Donc, dit-elle, je serai en très grand danger si je me cogne la tête à vingt ans ? demanda-t-elle.

- Oui, ma chérie, répondit sa mère.

- Mais maman, je n’ai pas encore dix-sept ans. J’ai encore le temps d’aller étudier. J’ai tellement envie d’aller étudier ! Je vous promets à tous les deux de faire très, très attention. Et puis, si je pars étudier la biologie, je vais sûrement rencontrer des gens très savants qui vont m’expliquer ce qui se passe quand on se cogne très fort la tête. Peut-être même qu’on trouvera un moyen de prévenir ce problème ! Je vous en prie, laissez-moi aller étudier !

La reine et le roi se laissèrent convaincre et la princesse alla s’inscrire à l’université. Tout ce qu’elle apprenait la passionnait et elle se fit beaucoup d’amis. L’un d’eux en particulier, qu’on surnommait le savant, s’intéressait beaucoup à ce qui se passe quand on se cogne la tête. Ils décidèrent ensemble de trouver un remède contre ce qui attendait la princesse.

Malheureusement, tout le monde n’était pas aussi gentil avec elle. Un des étudiants, qu’on surnommait le collant, l’aborda un soir et lui dit :

- Je vous trouve très jolie. Voulez-vous dîner au restaurant avec moi ?

- Avec plaisir ! répondit l’étudiante.

Ils allèrent dîner et à la fin du repas, le garçon lui demanda :

- Quel jour de la semaine préférez-vous qu’on se marie ?

- Monsieur, je n’ai pas du tout envie de me marier avec vous, répondit la princesse.

- Mais alors, pourquoi avez-vous accepté de dîner avec moi si vous n’avez pas envie de m’épouser ?

- Parce que j’avais envie de dîner, tout simplement.

- Mais avec qui vais-je me marier si vous ne voulez pas m’épouser ? s’énerva le collant.

- Eh bien, vous trouverez bien quelqu’un. En tout cas, ce n’est pas à moi de m’occuper de vos amours !

- Oh, pourquoi ne passez-vous pas du temps avec moi au lieu d’être amoureuse du savant ? Vous ne vous intéressez qu’aux beaux hommes au lieu de voir ma beauté intérieure !

- Mais je ne suis pas amoureuse du savant ! cria presque la princesse. Et il n’est pas non plus amoureux de moi, il a déjà un amoureux ! Je suis amie avec lui, c’est tout !

- Eh bien, je n’ai pas envie d’être ami avec vous ! lança le collant. Je trouve que l’amitié, c’est nul !

Et il partit, complètement furieux.

Ooo

Les années passèrent. La princesse et le savant inventèrent ensemble un sérum pour soigner les chocs au niveau de la tête. D’après eux, il suffisait d’injecter le sérum : on plongeait alors dans un profond sommeil et on se réveillait guéri.

- Voilà ! s’écria la princesse un matin en pliant sa blouse blanche. Le sérum est enfin prêt !

- C’est formidable ! répondit le savant. On pourrait fêter ça ensemble, d’autant plus que c’est bientôt ton anniversaire, non ?

- Ah non, répondit la princesse. Mon vingtième anniversaire c’était hier. Oh, nous étions tellement occupés que j’ai complètement oublié mon anniversaire !

- Eh bien, nous allons le fêter maintenant ! s’écria le savant.

Sur ce, ils emballèrent leurs affaires et partirent à cheval pour le palais royal. Ils criaient de joie tout au long du parcours tellement ils étaient heureux ! Mais au moment de descendre de cheval, la princesse fit un faux mouvement et s’étala sur le sol.

Tout le monde autour d’eux se précipita. On essaya de ranimer la princesse, en vain, et on se souvint alors du mauvais sort jeté par la fée.

- C’est ma faute ! s’écria le savant, catastrophé. J’aurais dû mieux veiller sur elle !

- Non ! protesta le roi. Ma merveilleuse fille voulait étudier avec toi parce que c’était ce qu’elle aimait. Elle savait qu’elle risquait de se cognait la tête. Cela arrive à tout le monde. Ce n’est pas de ta faute !

- Mais attendez ! dit soudain le savant. Nous avons le sérum. Il peut la guérir !

Il sortit de son sac un flacon de sérum et une aiguille, et fit une piqûre à la princesse, puis expliqua à tout le monde que la princesse avait besoin d’un endroit tranquille pour dormir et guérir. On l’installa en haut d’une tour, bien à l’abri, et les fées firent pousser autour de la tour des ronces magiques qui s’écartaient d’elles-mêmes quand une personne gentille s’approchait. Souvent, la fée des montagnes venait s’asseoir au chevet de la princesse et lui faisait la lecture car elle s’en voulait beaucoup de lui avoir jeté un sort et qu’elle souhaitait ardemment qu’elle guérisse.

Les mois passèrent et le collant s’étonnait de ne plus voir la princesse à l’université. Il posa beaucoup de questions autour de lui et finit par apprendre qu’elle dormait dans la tour. Alors il décida d’aller lui rendre visite. Il se rendit au bas de la tour et trouva les ronces qui obstruaient son passage.

- Hé ! cria-t-il à un passant. Vous ne trouvez pas que c’est très mal entretenu, ici ?

- Je n’en sais rien, répondit le passant. Quand l’endroit n’a pas l’air accueillant, je m’en vais, pas vous ?

L’étudiant haussa les épaules et voulut franchir la porte mais les ronces s’épaissirent et l’en empêchèrent. Il voulut arracher les ronces mais elles repoussèrent de plus belle. Alors il partit, furieux, et revint avec une armure et une épée. Sous les yeux du passant effaré, il se mit à donner des coups d’épée dans les ronces jusqu’à pouvoir entrer dans la tour et monta jusqu’en haut.

La princesse dormait et la fée des montagnes s’était endormie à son chevet. Tout excité, le collant s’approcha pour embrasser la princesse. Il lui colla un gros smack sur la joue et la princesse se réveilla à moitié.

- Je dors, là ! maugréa-t-elle. J’avais dit qu’on me réveille pas !

Et elle replongea dans le sommeil tandis que la fée des montagnes ouvrait les yeux. En voyant l’étudiant, elle se leva, scandalisée.

- Mais qu’est-ce que tu fais-là ? s’écria-t-elle. La princesse a besoin de repos ! Sors immédiatement !

- Mais enfin, j’ai envie de lui faire plein de bisous ! protesta l’étudiant.

En guise de réponse, la fée se transforma en dragon. Mort de peur, l’étudiant se sauva en courant. Il ne revint plus jamais.

Ooo

Quelques semaines plus tard, la princesse se réveilla complètement. Elle prit un bon petit-déjeuner, s’habilla et alla embrasser ses parents, de très bonne humeur. Plus tard, elle et le savant reçurent une récompense pour leur travail commun. Ils continuèrent d’étudier ensemble et trouvèrent le remède à des tas de maladies.

Quant au méchant étudiant, me direz-vous ? Eh bien, le dragon lui avait fait tellement peur qu’il partit le plus loin possible. Aux dernières nouvelles, il court toujours !

La fin !

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